[ALBUM] Psykup: We Love You All

Depuis le début de sa carrière, c’est un fait avéré, Psykup ne fait jamais les choses comme tout le monde. La preuve est faite une fois de plus avec ce nouvel et double album intitulé We Love You All que l’on devine en référence au dernier Slayer, We Hate You All. Après écoute des un presque 90 minutes de l’album, on finit par se demander si la démarche du groupe ne serait pas tout simplement de semer l’auditeur. Ceux qui ont déjà jeté une oreille sur les précédentes productions du groupe savant de quoi je veux parler. Car outre les morceaux typiques du groupe, c'est-à-dire structures impossibles à mémoriser, rebondissements incessants et symbiose de tous les types de métal (y compris black et death), le groupe nous plonge souvent dans des trips hallucinatoires comme avec ce concept étrange qui ouvre le second CD. Après un prologue bizarrement plus long que le titre qu’il annonce, We Love You All se transforme soudain en livre dont vous êtes le héros et nous propose de choisir entre le chapitre Pile ou le chapitre Face respectivement les plages 4 et 6. Mais rassurez-vous, la bizarrerie ne s’arrête pas là et un retour sur le premier CD s’impose. Après trois titres complètement loufoques qui font penser successivement aux frasques de Mike Patton, à Alice in Chains (pour les parties en chant clair) avec une durée qui, comme d’habitude, va bien au-delà des cinq minutes, survient brusquement le diptyque « En Vivre Libre Ou Mourir ». Expérimental à souhait, il joue sur une alternance entre passages chantés et passages parlés avec des textes crus et une approche qui ne fait confirmer le décalage du groupe. Malgré cela et la durée qui peut paraître excessive, l’ennui se fait rarement sentir grâce à ce côté insaisissable que j’ai déjà évoqué et qui nous donne des « Rétroaction » très cinématographique ou des « The Choice Of Modern Men » à mi-chemin entre Entombed et Death By Stereo. Mais n’oublions pas non plus que Psykup c’est avant tout un son de batterie reconnaissable entre mille et surtout la voix modulable à souhait de Milka qui passe allègrement du death/black à un chant clair dont on connait la qualité depuis le premier album d’Agora Fidelio. Il ne faut toutefois pas se leurrer, We Love You All plaira surtout aux fans du groupe ou aux amateurs de Fantomas et autres Mister Bungle. Pour les autres, l’aventure sera peut-être un peu plus périlleuse et difficile à aborder si ce n’est peut-être pour cette démarche purement artistique si rare dans nos contrées et qui rend ce groupe si intéressant.
Auteur: Geoff